Convictions des dirigeants : lorsque sens rime avec performance
Dans le cadre du thème « Croire » porté par la XXe édition des Entretiens de Royaumont, Circle Strategy a voulu comprendre les fondements décisionnels des dirigeants. Première en son genre, cette étude réunit le témoignage précieux de 40 dirigeants d’ETI et de Grandes Entreprises. Elle est le reflet d’une prise de conscience collective des dirigeants en faveur de la construction d’un avenir durable. Elle invite à repenser le leadership et la réussite selon un paradigme où performance et sens vont de pair.
L’environnement et l’humain placés au cœur de l’engagement
» Le réchauffement climatique est une source d’anxiété pour tout le monde, mais en tant qu’entrepreneur, cela me pousse à l’action. » A l’instar de Frédéric Mazzella, président de BlaBlaCar, 89% des dirigeants ont manifesté leur proactivité sur la protection de l’environnement, en la situant comme conviction prédominante.
Protéger, c’est aussi mettre l’humain au centre. Ainsi, 81% des dirigeants ont valorisé la responsabilité sociale de l’entreprise, et 75% la gestion des talents qui lui sont confiés. Quant à l’IA, elle n’a suscité qu’un enthousiasme nuancé : seuls 21% des dirigeants la considéraient prioritaires, invoquant pour la plupart d’entre eux un principe de précaution.
Façonnées dans l’enfance, ces croyances sont affinées par le parcours professionnel. Leur concrétisation repose ensuite sur un tryptique : l’intuition ancre la décision dans l’expérience, la vision lui donne une orientation, la confiance permet son succès, malgré les défis posés par un contexte international incertain.
La résilience, une vertu du dirigeant face aux défis de l’actualité
Les bouleversements géopolitiques, la pandémie et l’hyper-inflation démesurée ne sont que des exemples d’obstacles avec lesquels les dirigeants doivent composer pour agir. Soumis à un ajustement constant de leurs convictions aux exigences de l’actualité, 40% d’entre eux nous ont confié leur solitude de décideur. Leur marge de manœuvre est aussi étroitement liée à l’actionnariat : qu’il soit familial ou institutionnel, il peut constituer un frein et imposer des négociations délicates. Grand oublié des réponses de nos interlocuteurs, le courage se devine entre les lignes comme la vertu du leader.
Une invitation à repenser le modèle du leadership
Les résultats de l’étude sont éloquents : la performance n’est plus le seul quantificateur de la réussite des dirigeants. Prêts à surmonter les défis, ils se positionnent en créateurs de solution pour replacer sens et responsabilité au cœur de leur action. Le modèle du leadership est désormais indissociable d’un engagement envers les générations futures, comme l’exprime avec sagesse Cécile Béliot-Zind, directrice générale du groupe Bel : « Je ne possède pas l’entreprise, je l’ai empruntée à la génération d’après. »